Centenaire DEBUSSY

Claude Debussy © Félix Nadar, 1908

Orchestre Lamoureux

 

CENTENAIRE DEBUSSY

 

(22 août 1862 – 25 mars 1918)

Théâtre des Champs-Elysées – dimanche 25 mars 2018 à 17h00

Durée approximative : 1h45, entracte compris

 
 
 

CLAUDE DEBUSSY

L’Enfant prodigue

Nocturnes triptyque symphonique avec chœur de femmes   

 Nuages – Fêtes – Sirènes

La Mer, trois esquisses symphoniques

Michel Plasson, direction

Annick Massis, soprano

Julien Dran, ténor

Alexandre Duhamel, baryton

Chœur philharmonique du COGE – Frédéric Pineau, direction

 

C’est avec émotion que l’Orchestre Lamoureux s’offre à la direction de Michel Plasson, maître de la musique française, pour rendre hommage au centenaire de la mort du grand compositeur français Claude Debussy. Entre 1900 et 1908, l’Orchestre Lamoureux créa les NocturnesLa Mer et L’Enfant prodigue, partitions majeures de l’œuvre symphonique du compositeur. Depuis plus d’un siècle, l’Orchestre fait valoir la beauté et l’audace de ce répertoire à travers concerts et enregistrements de référence ; il en est devenu le spécialiste en France et à travers le monde. Trois chanteurs d’exception et le chœur philharmonique du COGE dirigé par Frédéric Pineau se joindront à l’Orchestre pour célébrer cet anniversaire. Un rendez-vous immanquable pour tous les amoureux de la musique.

Notes de programme « Centenaire Debussy »

 Julie Mellini, Orchestre Lamoureux

Claude Debussy est né à Saint-Germain-en-Laye le 22 août 1862 et mort à Paris le 25 mars 1918. Il est issu d’une famille modeste et nullement musicienne, mais ses dons exceptionnels pour la musique le font remarquer, et il est admis dès l’âge de dix ans au Conservatoire de Paris. Il y passe douze années dans les classes de Marmontel, de Lavignac, de Franck, de Massenet et de Guiraud à la composition, qui deviendra son véritable « maître ». Entre-temps, le jeune Debussy est engagé comme pianiste accompagnateur par la protectrice de Tchaïkovski, la baronne von Meck. Ses voyages en Russie, en Italie et en Autriche sont une source d’enrichissement.

La cantate l’Enfant prodigue lui ouvre les portes de la Villa Médicis en 1884 : il y écourte cependant son séjour, ne supportant ni l’atmosphère académique de l’établissement, ni les verdicts de l’Institut scandalisé par ses « envois de Rome ». En 1887, il s’installe à Paris et fréquente des cercles littéraires et artistiques d’avant-garde : il se rend aux « Mardis » de Mallarmé, devient ami avec Pierre Louÿs, rencontre Verlaine, Laforgue, Huysmans, Villiers de l’Isle-Adam, puis Proust, ainsi que des peintres qui ne seront pas sans l’inspirer…

En 1888 et 1889, il entend Parsifal et Tristan de Wagner au festival de Bayreuth ; c’est une révélation. Il découvre également la musique d’Extrême-Orient à l’Exposition universelle de 1889 et Boris Godounov de Moussorgski : le musicien assimile toutes ces expériences sans jamais contraindre sa propre personnalité. En 1900, ses Nocturnes pour orchestre triomphent à Paris : c’est le début d’une célébrité que la création de Pelléas et Mélisande deux ans plus tard à l’Opéra-Comique affirme.

Les grandes années de composition suivent : œuvres pour piano, musique vocale, pièces pour l’orchestre, dont la Mer, puis les Images, enfin Jeux, partition qu’on tient aujourd’hui pour la plus « moderne » du compositeur.

Vers 1910, les premiers signes d’un cancer apparaissent. Malgré deux opérations, le musicien est terrassé peu avant la fin de la Première Guerre mondiale ; dans ce contexte, sa mort passe inaperçue… Debussy anticipe d’un demi-siècle sur son époque, rarement prête à le comprendre, même lorsqu’elle se mit à l’apprécier. Pas un musicien de notre temps – Pierre Boulez en tête – qui ne lui reconnaisse une dette ou ne lui prodigue admiration. « L’œuvre de Debussy a fait souffler sur la musique un vent de liberté » écrivait le musicologue Roland de Candé.

L’Enfant prodigue

« Des progrès. Un tempérament peu équilibré, mais intelligent. Aura du succès, je crois. » Tels sont les commentaires réticents que faisait le professeur de composition Ernest Guiraud au sujet des progrès de Debussy pendant sa deuxième année au Conservatoire de Paris en 1882. A la fin de sa troisième année, Guiraud était devenu encore plus exaspéré : « Un tempérament bizarre mais intelligent. Composition pauvre. A cependant fait des progrès. »

L’origine de la décision de Debussy de s’inscrire dans la classe du relativement peu connu Guiraud, plutôt que dans celle du fameux Jules Massenet, est encore obscure à ce jour. Cela s’avéra être une bonne idée : non seulement Guiraud considérait avec bienveillance les propositions de son étudiant, mais il devint un conseiller avisé et un soutien précieux une fois que Debussy lui eut montré certaines de ses pièces les plus innovantes qu’il avait composé de son côté. C’est aussi Guiraud qui encourageât le jeune Debussy qui y rechignait à s’inscrire au prestigieux concours de composition du Prix de Rome, qu’il voyait comme l’étape nécessaire pour une brillante carrière de compositeur ; après tout, Berlioz, Gounod, Bizet et Massenet l’avait remporté (ainsi que Guiraud lui-même). Mais Guiraud conseilla à Debussy d’atténuer la sensualité de son style plus expérimental.

On peut comprendre pourquoi Debussy était réticent. Non seulement il devait compromettre sa vision de la musique, mais il devait aussi se soumettre aux règles strictes de la compétition. Les participants étaient enfermés jusqu’à 25 jours dans le Conservatoire, devaient apporter leur propre table de travail, chaise et lit, leurs conversations étaient surveillées, et ils devaient écrire une cantate à partir d’un texte donné.

À sa première tentative, Debussy ne dépassa pas le premier tour. À la deuxième, il remporta le second prix. Et à sa troisième tentative, pour laquelle il créa L’enfant prodigue, il gagna le premier prix. Il suivit les conseils de son professeur et opta pour un style délibérément conservateur pour sa cantate, très influencé par Delibes et Massenet. Le résultat peut sembler étrange aux habitués de la musique plus tardive de Debussy, bien qu’il y ait des indices des changements à venir. La mélodie plaintive du hautbois de l’Enfant prodigue, faite pour évoquer le Moyen Orient, et le tumultueux rythme du thème à la flûte de la section centrale évoquent par exemple la fameuse ouverture du Prélude à l’après-midi d’un faune.

Basée sur le récit biblique du Fils Prodigue, la cantate de Debussy, ou scène lyrique, ouvre sur un Prélude atmosphérique alors que l’aube se lève sur la campagne orientale. Dans une longue aria, Lia se lamente de la fuite du temps et de la perte de son fils Azaël ; son mari Siméon l’encourage à voir la beauté de la vie, tandis que des jeunes gens du village forment une danse joyeuse, menés par une gracieuse mélodie de flûte. Un étranger mystérieux apparaît soudain, qui se souvient avec regret de sa vie passée. Quand Lia reconnaît soudain le visiteur comme étant son fils, ils chantent un duo tendre et chaleureux, et Siméon proclame que les villageois devraient voyager et propager la nouvelle du retour d’Azaël. L’enfant prodigue se conclut par un hymne final d’éloge à Dieu de la part de la famille réunie.

Nocturnes, triptyque symphonique avec chœur de femmes : Nuages – Fêtes – Sirènes

Le titre « Nocturnes » semble avoir été emprunté à une série de tableaux du peintre anglais Whistler, ami de Mallarmé, – que Debussy appréciait particulièrement. Mais le projet initial de l’œuvre – remontant à 1892, donc aussi ancien que celui du Prélude à l’après-midi d’un faune – s’intitulait Trois Scènes au crépuscule ; puis ce projet se mua en trois Nocturnes pour orchestre et violon principal, – la partie de violon étant expressément écrite à l’intention du belge Eugène Ysaÿe. Il ne reste rien de cette version, qui disparut à la suite d’une brouille entre le compositeur et son interprète. La version définitive coûta deux ans de travail à Debussy : décembre 1897 – décembre 1899. Les deux premiers NocturnesNuages et Fêtes – furent créés le 9 décembre 1900 à Paris, aux Concerts Lamoureux : le succès fut vif, plusieurs critiques – celle de Paul Dukas en particulier – furent élogieuses. On n’entendit le triptyque entier que près d’un an plus tard, le 27 octobre 1901, toujours chez Lamoureux. En fait, on continue aujourd’hui à amputer l’œuvre de son volet final, Sirènes, qui réclame la participation d’un chœur féminin, jugé tout à la fois difficile à mettre en place et trop effacé.

Le compositeur lui-même a rédigé un commentaire de ses trois pièces : « Le titre Nocturnes veut prendre ici un sens plus général et surtout plus décoratif. Il ne s’agit donc pas de la forme habituelle de « nocturne », mais de tout ce que ce mot contient d’impressions et de lumières spéciales. Nuages : c’est l’aspect immuable du ciel avec la marche lente et mélancolique des nuages, finissant dans une agonie grise, doucement teintée de blanc. Fêtes : c’est le mouvement, le rythme dansant de l’atmosphère avec des éclats de lumière brusque, c’est aussi l’épisode d’un cortège (vision éblouissante et chimérique) passant à travers la fête, se confondant en elle, mais le fond reste, s’obstine, et c’est toujours la fête et son mélange de musique, de poussière lumineuse participant à un rythme total. Sirènes : c’est la mer et son rythme innombrable, puis, parmi les vagues argentées de lune, s’entend, rit et passe le chant mystérieux des sirènes. » Il faut préciser encore, avec Debussy, que les Nuages furent ceux de Paris (… « une nuit, sur le pont de Solférino… La Seine, sains une ride, comme un miroir terni. Des nuages passaient… »), et les Fêtes celles du Bois de Boulogne (« Une retraite aux flambeaux, le soir, aux bois… Puis les cavaliers de la garde républicaine, resplendissants, … et les clairons qui sonnaient leur fanfare… »). Tout procède donc de notations visuelles.

1. Nuages : un « véritable Turner sonore » (Harry Halbreich). Il est en forme de libre rondo, avec coda. A un motif berceur d’introduction – alternance de quintes et de tierces –, succède le thème principal énoncé par le cor anglais dans le si mineur, – qui se répétera plusieurs fois, « immuable », comme un écho. Les cordes, extrêmement divisées (jusqu’à douze parties de violons) formeront, tout au long du morceau, un fond sonore mouvant. Un épisode dramatique, en progression ascendante, viendra troubler cette immobilité changeante, – avant le retour du thème initial, puis l’irruption d’un motif pentatonique (fa dièse majeur) à l’aigu, – la flûte à l’unisson de la harpe. La pièce prendra fin sur un decrescendo envahi de ténèbres, – menant à la coda dans laquelle les thèmes s’éteignent… Tout n’est plus que silence.

2. Fêtes : la coupe est ternaire, − A B A’. Première séquence construite sur un mouvement perpétuel de triolets, aux bois d’abord, puis parcourant les autres pupitres telles des fusées lancées dans la nuit. Le ton principal de la majeur s’installe avant l’apparition d’un nouveau thème, joyeux, au hautbois (la mineur, puis mi majeur). Vient alors le « cortège », épisode central bâti sur un motif de fanfares en tierces parallèles (aux trompettes bouchées, puis en un tutti éclatant), se mêlant ensuite au thème de triolets. Puis le mouvement perpétuel reprend seul, peu à peu fantomatique, « poussière lumineuse » qui retombe. Comme dans Nuages, c’est enfin le silence qui prévaut.

3. Sirènes : la forme ternaire est semblable à celle de Fêtes. Un chœur vocalisant (huit sopranos, huit altos) prête sa voix aux séductrices sirènes : son motif est un appel de deux notes dans l’intervalle descendant d’une seconde majeure. La tonalité de base est si majeur. Mais c’est sans conteste sa complexité polyrythmique qui rend cette pièce remarquable, sorte de flux et de reflux permanent que soulignent de brefs dessins mélodiques. Le thème vocal (de caractère purement instrumental) passe, dans l’épisode médian, aux bois et cordes alternés : il reparaît aux voix, en valeurs longues et par augmentation : épisode de magie musicale proprement envoûtante. La réexposition (retour à si majeur) forme une reprise variée, assortie d’un doux thème de coda au cor anglais. Les voix de la mer se sont tues ; tout se fond, une nouvelle et dernière fois, dans le silence et la paix nocturnes.

 

La Mer, trois esquisses symphoniques

Voici sans doute l’œuvre qui s’identifie immédiatement avec le nom de Debussy dans l’esprit de tout mélomane. Le compositeur a mené à bien sa grande entreprise, – son opéra Pelléas et Mélisande, créé en 1902. En septembre de l’année suivante, il esquisse la Mer… bien loin de l’Océan, en Bourgogne : il y travaille d’après « d’innombrables souvenirs », avant de s’installer, dans le cours de 1904, à Jersey, puis à Dieppe : il ne termine sa partition qu’en mars 1905, au prix de beaucoup d’efforts. La création a lieu le 15 octobre de la même année à Paris, aux Concerts Lamoureux, sous la direction de Camille Chevillard. L’accueil est froid, voire hostile ; la critique n’y retrouve ni la mer, ni le Debussy de Pelléas qu’elle vient à peine de digérer. Une seconde audition aux Concerts Colonne le 19 janvier 1908, par l’auteur lui-même (cependant piètre chef d‘orchestre), impose l’œuvre, qui est devenue un pilier de tout le répertoire symphonique.

La Mer est une « symphonie » ― l’unique de son auteur : trop de chefs d’orchestre embrument la partition de lyrisme post-romantique ou d’ « impressionnisme », et font oublier le plan de l’œuvre, fermement tracé et équilibré. Le morceau initial, De l’aube à midi sur la mer, est une grande forme « ouverte » sans redites ni véritable unité thématique. Il fait fonction de premier mouvement traditionnel, avec son introduction lente, et de mouvement lent. La deuxième pièce, Jeux de vagues, fait office de scherzo, tandis que le morceau conclusif, Dialogue du vent et de la mer, prend le caractère d’un vrai finale, avec sa forme proche du rondo.

1. De l’aube à midi sur la mer : ce titre suggère une progression vers la lumière de midi. Le découpage est schématiquement celui-ci : introduction, deux grandes parties centrales, coda. L’Introduction lente, en si mineur, propose une formule par étagement de quintes à vide dont jailliront les différents thèmes. Mais c’est peu après qu’apparaît le thème cyclique esquissé par une trompette avec sourdine, – et qui subira maintes transformations. Tout ce début mystérieux évoque l’avant-lever du soleil. La première partie centrale est indiquée « Modéré, sans lenteur, dans un rythme très souple » : elle établit la tonalité principale de l’œuvre, bémol majeur. Un thème d’ « exposition » se fait entendre aux cors avec sourdines.

Chacune de ses apparitions suscitera un commentaire mélodique (arabesque de flûte, dessin de hautbois), assurant une gradation vers la lumière : crescendo, puis decrescendo… jusqu’au silence. Commence alors la deuxième grande section sur un thème des seize violoncelles divisés, en triolets évoquant le miroitement des vagues. Ce thème revient aux cors avec plus de force, cependant que le thème cyclique resurgira à la trompette. Puis une sorte d’immobilité orchestrale, sur pédale de dominante de bémol, introduira la coda d’abord en sol bémol majeur, puis revenant à la tonique de bémol par l’intermédiaire de ce thème nouveau issu du thème cyclique. Thème assez solennel, aux bassons, cors et trombones, destiné à reparaître dans le dernier mouvement. C’est enfin l’éblouissement du plein midi aux cuivres (thème des violoncelles), dont un accord soutenu par l’éclat des cymbales clôt la pièce.

2. Jeux de vagues : « Le second mouvement propose une pulvérisation sonore telle que le temps musical en devient presque insaisissable » (Jean Barraqué). Cette technique de l’éparpillement et de la fluidité, Debussy la pratiquera jusqu’en ses extrêmes limites dans Jeux : parlons ici d’une décomposition prismatique, « divisionniste », des motifs, – celle même, pourrait-on dire, de l’élément liquide scruté en toutes ses molécules. L’analyse musicologique distingue une multiplicité d’épisodes (ou sections) qu’il serait impropre d’énumérer ici. L’auditeur, toutefois, percevra sans difficulté ce qui constitue des « préliminaires » et ce qui forme un véritable développement : le ton principal est mi majeur et, pour l’ensemble, un ¾ marqué « animé » ou « assez animé ». Plusieurs thèmes se succèdent, langoureux ou capricieux, avant une brusque césure superposant les triples croches d’une mer scintillante et un motif « gracieux et léger » de clarinette : c’est ici que débute le développement des thèmes antécédents, selon des reprises variées. Un nouvel élément mélodique paraît à la trompette, qui prélude au moment de luminosité la plus intense et la plus étale. Suit sans tarder une réexposition dans le ton initial de mi, puis un tout nouvel épisode, un peu inattendu, de valse ivre sur une longue pédale de sol dièse… Enfin, c’est la coda dans laquelle les thèmes se dissolvent, s’évanouissent dans un mi majeur transparent.

3. Dialogue du vent et de la mer : ce dernier volet du triptyque prend une ampleur dramatique que ne pouvaient faire soupçonner les deux premières parties. Dans la forme d’un rondo (trois refrains et deux couplets) qu’encadrent introduction et coda, c’est une vision de chaos opposant furieusement deux forces antagonistes, violence du vent par fracas répétés, tourments de l’océan en houles incessantes, mais comme dépressives. Il importe, surtout, de noter le thème de refrain, le vent, majestueusement chantant, d’abord aux bois.

Réanimations successives du thème cyclique en crescendo entrecoupés d’assauts chromatiques de la tempête. Puis accalmie établissant la dominante de bémol… Retour du motif de refrain, ainsi que d’un second développement avec une nouvelle métamorphose rythmique du thème cyclique. Et la coda, très affirmée, réaffirmant la tonique bémol, combine une dernière fois divers éléments thématiques, pour terminer sur un trille exacerbé des cuivres conclu par un coup de timbale sec : c’est le « vent » qui triomphe. □

 

Théâtre des Champs-Elysées
15 avenue Montaigne
75008 Paris
01 49 52 50 50
RER C Pont de l’Alma
M° Alma Marceau


par le musicologue Lionel PONS, 2018

 

 

Depuis son origine en 1981, l’Atelier Lyrique de Tourcoing est une maison d’opéra différente au répertoire très diversifié. Bien ancré dans la région Hauts de France Nord Pas de Calais-Picardie, et marqué de l’empreinte de son directeur Jean Claude Malgoire, cet atelier persiste depuis plus de 35 ans à éveiller la curiosité d’un grand nombre de spectateurs. Unique dans le paysage culturel de la métropole Lilloise, cet authentique laboratoire d’épanouissement de toutes les créations, originales et de qualité diffuse ses productions en France et à l’étranger, au travers des tournées, mais aussi des enregistrements discographiques. De l’un des premiers opéras L’Orfeo de Monteverdi à Mare nostrum de Kagel, en passant par la très récompensée Trilogie Mozart/Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Cosi fan Tutte) ou encore L’Opéra de quat’sous, des choix intéressants, étonnants, parfois risqués, mais toujours des opportunités de rencontres et de découvertes vecteurs d’émotions.

De nombreux artistes, des metteurs en scène ont fait leurs premiers pas à l’Atelier Lyrique de Tourcoing ; tous les corps de métier liés à la scène sont par ailleurs sollicités pour participer aux productions. Associé au précieux travail de recherche mené par Jean Claude Malgoire, l’Atelier Lyrique de Tourcoing s’investit totalement dans sa mission pédagogique auprès du jeune public et de tout autre esprit curieux avide de nouveauté. Dans un réel souci de démocratisation du spectacle, tout est mis en oeuvre pour en faciliter l’accès. Exigeant le meilleur pour toutes les oreilles et à la portée de tous, le directeur et son équipe étudient tous les moyens nécessaires à une meilleure approche : rencontres, dossiers pédagogiques, programmes élaborés, sur titrage…

Missionnaire de la musique, initiateur et fédérateur, Jean Claude Malgoire propose chaque saison une nouvelle expédition, un autre défi, à travers les siècles, les styles, et les différentes expressions du spectacle vivant. □

 

 

La Grande Écurie et la Chambre du Roy

 

C’est en 1966 que Jean Claude Malgoire soliste à l’Orchestre de Paris fonde La Grande Ecurie et la Chambre du Roy. Cet ensemble cosmopolite constitué d’instrumentistes spécialisés est le plus ancien en France, encore en activité, jouant sur instruments historiques. Si La Grande Ecurie s’est illustrée dans le style baroque, son répertoire s’étend en réalité du XVIe au XXIe siècle. De la résurrection de chefs d’oeuvre en passant par de grands classiques jusqu’à la création contemporaine, cet orchestre novateur de renommée internationale réalise de nombreux enregistrements intégraux et se voit décerner de prestigieuses récompenses.

De la muséologie à la musicologie en passant par la lutherie, l’activité de La Grande Écurie est intense. Rendre hommage au compositeur en restituant son oeuvre telle qu’elle a été écrite demeure sa particularité. À chaque période correspond un son bien précis que les instrumentistes s’évertuent à reproduire, les obligeant à posséder plusieurs jeux d’instruments (jusqu’à 7 ou 8 pour les vents) qu’ils sont parfois amenés à fabriquer eux-mêmes. Certains d’entre eux sont d’ailleurs devenus facteurs d’instruments.

De longues recherches d’écrits et de partitions originales sont entreprises. Cette quête d’authenticité engendre également un travail rigoureux de formation des chœurs et des chanteurs afin qu’une symbiose s’opère entre l’interprétation vocale et instrumentale.

Depuis 50 ans, cet ensemble original compte plus de 5000 concerts sur les 5 continents, et plus de 150 enregistrements, mais d’autres aventures sont déjà en projet. Orchestre subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication/Drac Hauts de France. □

Jean Claude Malgoire

Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris, pionnier de l’époque baroque, musicologue, metteur en scène, le chef d’orchestre Jean Claude Malgoire a exploré 1000 ans de musique du Moyen Age au XXIe siècle. Compagnon de route de l’Ensemble 2e2m, de l’Ensemble Européen de Musique Contemporaine, fondateur de La Grande Écurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux et avide de recherches communique sa passion et partage le fruit de ses investigations au-delà des époques et des écoles, en fournissant de nouvelles clés d’écoute.

Son profond respect pour l’oeuvre originelle du compositeur génère un important travail de recherche qu’il poursuit depuis plus de 50 ans. Cette quête permet une relecture, une écoute différente, une découverte voire une redécouverte des compositions qu’il choisit minutieusement.

Ce pédagogue-né souhaite éveiller la curiosité et transmettre l’extraordinaire émotion que procure la musique. □

Jean Claude Malgoire

Interview de mars 2015

 

C’est peu dire que l’unique opéra achevé par Claude Debussy a marqué l’histoire de la musique. Lors de sa Première, Pelléas et Mélisande, de par son caractère novateur, fait littéralement scandale. Dès 1895, le compositeur écrivait d’ailleurs : « je travaille à des choses qui ne seront comprises que par les petits enfants du XXe siècle ». Plus de cent ans après, donc, Jean Claude Malgoire s’attaque à une oeuvre en totale rupture esthétique, et vise au plus près la version originelle, présentée le 30 avril 1902, en se débarrassant des interludes et en utilisant des instruments d’époque.

Pourquoi votre choix s’est-il porté sur Pelléas et Mélisande cette année ?

Au XXe siècle, Pelléas réveille une esthétique qu’on croyait endormie depuis Lully ou Monteverdi. Dans cette oeuvre, il n’y a pas d’air d’opéra. Il y a simplement un discours chant au lieu d’être parlé, mais abondamment illustré par un orchestre, qui devient un personnage à part entière.

Quelle est l’importance de cette oeuvre dans le répertoire ?

C’est une révolution dans l’art lyrique, et encore aujourd’hui, plus d’un siècle après, il y a une modernité qui peut toujours effrayer certains mélomanes. Cette oeuvre est aussi importante que Le Sacre du Printemps, dans un autre registre. Il n’y a pas une maison lyrique en France qui n’ait pas eu envie un jour de monter Pelléas, quitte à essuyer la réticence de certains fanatiques du bel canto et des airs à applaudir à tout rompre. C’est presque un devoir de s’y intéresser !

Quel est son argument ?

L’histoire est assez vaporeuse. C’est de la poésie sur un théâtre. Le règne de l’imaginaire. Il est question d’un château, d’une fontaine, des forets. On découvre des tableaux, avec un drame familial sous-jacent, une couronne qui a été perdue mais de quel royaume ? À la limite, on n’a pas envie de le savoir. L’ensemble relève d’une poésie surréaliste bien avant l’heure. Même si cette oeuvre est volontiers associée au symbolisme.

Pourquoi ce texte a-t-il retenu l’attention de Debussy ?

Certainement pour son aspect non conventionnel. Rappelons qu’à la fin du XIXe, on joue les pièces de Victorien Sardou (Madame Sans-Gêne) ou Carmen à l’opéra, des oeuvres très figuratives, une critique de la société bourgeoise. Tout ce que des artistes comme Debussy et Maeterlinck cherchent à éviter.

Comment le découvre-t-il ?

Le compositeur lit le texte en 1893. Après avoir assisté à la Première de la pièce à Paris, il en achète immédiatement les droits pour 70 ans (loi française pour les adaptations). Devançant ainsi Gabriel Fauré, Schoenberg ou Paul Dukas… Car tous les musiciens d’avant-garde rejetaient le théâtre de décor, le schéma français habituel, les opéras avec des airs, du ballet… Ils étaient à la recherche d’une esthétique plus symboliste.

Quel impact cela a-t-il eu sur sa carrière ?

Debussy est longtemps passé pour un révolutionnaire dangereux. Et cela dura un bon moment,

jusqu’après la guerre de 1940. Durant mon enfance, lorsque mes parents parlaient de Pelléas et Mélisande, c’était en rigolant.

Comment abordez-vous vous-même cette oeuvre ?

La première chose que m’a dite Christian Schiaretti c’est : « je veux faire la version d’origine, sans les musiques additionnelles ». De mon côté, il y a deux ou trois musiques auxquelles je tenais parce qu’elles sont tellement belles…

Comment Debussy a-t-il adapté le texte ?

Il se moque des trois unités (lieu-espace-temps). Il retient ce qui l’arrange. Par exemple, il a négligé quatre scènes, des passages très « shakespeariens » : des éléments étrangers, des servantes, un portier du château, qui commentent l’action. On comprend d’ailleurs qu’il n’a pas pris en compte la première scène, assez cinématographique, celle où des servantes racontent déjà la fin. Avant même la rencontre de Golaud et de Mélisande… Non seulement par rejet du « figuratif », mais aussi probablement pour des raisons économiques : cette coupe évitait l’emploi de plusieurs comédiens.

Quel fut l’accueil de cette oeuvre lors de ses premières représentations ?

Cet opéra fut très mal accueilli, toujours à cause de cette absence d’airs, de la rime du vers, de sa relation avec la musique, la hauteur des sons… La Première fut très chahutée, ainsi lorsque Mélisande dit « je ne suis pas heureuse », un spectateur s’est écrié « nous non plus ! » (rires).

Quel est votre parti pris musical ?

Notre point fort est de le monter avec des instruments d’origine. Ce dont le public n’a pas pleinement conscience, c’est que les progrès de la lutherie furent très rapides et parfois décisifs. Par exemple, on a décidé aux alentours de la Deuxième Guerre mondiale de monter tous les instruments à corde en acier.

Quelles furent les conséquences ?

Cela a carrément changé le son des violons, des violoncelles ou des contrebasses et la manière de jouer. À partir de là, on n’attaque pas le son de la même façon sur du boyau que sur du métal.

Jusqu’à quel point souhaitez-vous pousser la fidélité ?

Il est indispensable de se rendre à la bibliothèque de l’opéra pour étudier les matériels d’orchestre successifs. Après que l’oeuvre fut écrite et éditée, les musiciens eux-mêmes apportent des choses. L’écrit, l’imprimé n’est pas parole d’évangile, on peut encore le critiquer.

Quel sera votre « ajout » ?

Un de nos amis musicologues a effectué tout un travail sur Pelléas et Mélisande. Il étudie les matériels d’orchestre, pour voir de quelle façon on traitait les archets (poussait, tirait, etc.). Il a découvert quelque chose de très intéressant : à l’époque des premières représentations de Pelléas, et contrairement à aujourd’hui, on ne jouait pas ensemble : on ne tirait pas et ne poussait pas ensemble.

Dans quel but ?

Pour créer un son plus lumineux. Quand j’ai travaillé sous la direction de Karajan, je l’ai vu adopter cette démarche.

Vous allez donc vous servir de cette découverte…

On va bien sûr travailler cette veine-là de sorte à apporter, non pas quelque chose de nouveau, mais qui a bel et bien existé et dont Debussy fut le témoin et l’acteur ! □

 

Notre point fort est de monter cet opéra avec des
instruments d’origine… à l’époque des premières
représentations de Pelléas, et contrairement à
aujourd’hui, on ne jouait pas ensemble : on ne tirait pas
et ne poussait pas ensemble. Dans le but de créer un son
plus lumineux. Quand j’ai travaillé sous la direction de
Karajan, je l’ai vu adopter cette démarche.
Jean Claude Malgoire

 

 

DEBUSSY Claude-Achille
(1862-1918)

 

Au Conservatoire de Paris en 1872, il étudie le piano et le
solfège, il ajoute ensuite l’harmonie et la composition.

En 1884, il remporte le prix de Rome et s’installe deux ans à la
Villa Medicis.

À son retour, il fréquente les milieux littéraires
et artistiques, se lie avec Dukas, Godet, Bonheur, Mallarmé,
découvre Poe et Maeterlinck.

Ernest Chausson le prend sous sa protection.

Plus tard, il aura pour amis Pierre Louÿs, Satie
ou encore Fauré et Caplet.

Il lui faudra 10 ans pour terminer
son opéra Pelléas et Mélisande.

Si à la première écoute,
l’incompréhension est de mise, il est indéniable qu’il a changé
la manière d’entendre et de penser la musique.

Debussy l’anticonformiste est en avance sur son temps,

il ose les formes ouvertes, fragments d’éternité sans commencement
ni fin, il se réclame des concordances mystérieuses entre la
nature et l’imagination.

Il se marie en 1899 et divorce en août
1905, se remarie en 1908.

En octobre 1905 naît Claude Emma dite Chouchou.
Il composera pour elle Children’s corner (1906/1908)
et plus tard la Boîte à joujoux (1913).

Debussy meurt en mars 1918 et Chouchou en juillet 1919.

 

 


« Je travaille à des choses qui ne seront comprises que
par les petits enfants du XXe siècle ».

Claude Debussy


 

MARS 2018

PELLÉAS ET MÉLISANDE

le chef d’oeuvre de Debussy sur instruments d’origine
L’opéra de Debussy qui a révolutionné l’art lyrique, mis en scène par
Christian Schiaretti et dirigé par Jean Claude Malgoire, avec la Grande
Écurie et la Chambre du Roy, sur instruments d’origine, sera sur la scène du
Théâtre Municipal R. Devos de Tourcoing les 23, 25 et 27 mars prochains.
Golaud prince du royaume d’Allemonde rencontre par hasard Mélisande,
c’est le coup de foudre. 6 mois plus tard, il la ramène dans son château où
elle fera la connaissance de Pelléas et des autres membres de l’étrange
famille… un conte en français signé de l’auteur flamand Maeterlinck. Un
monde fantastique dans lequel le discours est chanté et illustré par la
musique, personnage à part entière. Ici, pas de fée mais une forêt
inquiétante, une grotte, une fontaine, un anneau perdu, des monstres
intérieurs… la mort rôde…
Ne manquez pas ce chef d’oeuvre
si peu représenté.

Pelléas et Mélisande
Opéra (drame lyrique) en 3 actes

Livret du compositeur d’après la pièce de Maurice Maeterlinck

Direction musicale Jean Claude Malgoire

Mise en scène Christian Schiaretti
Assistant à la mise en scène Adrien Dupuis-Hepner
Assistant à la scénographie Fanny Gamet
Costumes Thibaut Welchlin
Lumières Julia Grand

Mélisande Sabine Devieilhe, Anna Reinhold
Pelléas Guillaume Andrieux
Golaud Alain Buet
Arkel Renaud Delaigue
Geneviève Salomé Haller Pelléas et Mélisande. Production 2015 © Danielle Pierre
Yniold Liliana Faraon
Un médecin, un berger Geoffroy Buffière

Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
La Grande Écurie et la Chambre du Roy

vendredi 23 mars 2018 20h
dimanche 25 mars 2018 15h30
mardi 27 mars 2018 20h

Tourcoing Théâtre Municipal R. Devos

 

BILLETTERIE EN LIGNE / INFORMATIONS / VIDÉOS
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
Tarifs : de 6€ et 45€




Lors de sa première, Pelléas et Mélisande fait littéralement scandale. Théodore Dubois
(Le Paradis perdu entendu en novembre) alors directeur du Conservatoire,
interdit à ses élèves de se rendre à la représentation !
« Je travaille à des choses qui ne seront comprises que par les petits enfants du XXe siècle »
écrit Debussy.  Cédant à l’exigence du directeur
de l’opéra comique, Albert Carré,
Debussy ajoute des intermèdes à sa partition d’origine pour permettre
de nombreux changements de décors (24).
Quelle que soit la beauté de ceux-ci, Jean Claude Malgoire et Christian Schiaretti
ont choisi de rester fidèles au premier projet du compositeur.
Par contre, ils ont ajouté une scène parlée de la pièce de Maeterlinck
qui leur est apparue essentielle pour la construction dramaturgique.
Les instruments que Debussy adopte et ceux d’aujourd’hui sont très différents.
Les cordes étaient en boyau et non en métal ce qui influence considérablement
le niveau et la qualité du son.
Les bois ont également évolué et les cuivres avaient des perces et des pavillons bien plus étroits.
Le son de l’orchestre du temps de Debussy était plus fluide et délicat.
C’est ce dépaysement que propose La Grande Écurie et la Chambre du Roy.

Claude Debussy in 2018 : a Centenary Celebration

 

Claude Debussy in 2018 : a Centenary Celebration takes place at the Royal Northern College of Music and the University of Glasgow

 

 

Programme

The celebration features :

Debussy Perspectives, 1918-2018
19-21 March 2018, RNCM, Manchester

Debussy’s Late Work and the Musical Worlds of Wartime Paris
22-23 March 2018, University of Glasgow

Programme Committee : Barbara Kelly (RNCM), David J. Code (University of Glasgow), Richard Langham Smith (RCM), Jonathan Dunsby (University of Rochester), Sylvie Douche (University of Paris – Sorbonne) and Helen Abbott (University of Birmingham)

Registration

Please register for the event by completing this form.

Early bird registration will be available until 10 February.  Registration will close on 2 March 2018.

Call for Papers and Creative Works

The RNCM and University of Glasgow are pleased to invite submissions to two related events designed to mark the centenary of the death of Claude Debussy on March 25, 1918. The first of these, the ‘Debussy Perspectives’ Conference at the RNCM (19-21 March, 2018), will bring together world experts and emerging scholars to reflect critically on the current state of Debussy research of all kinds, including editions and sketches; critical and interpretative approaches; textual and cultural-historical analysis; and Debussy’s legacy in performance, recording, composition, and arrangement.

Then, our Glasgow event, ‘Debussy’s Late work and the Musical Worlds of Wartime Paris’ (22-23 March, 2018), will be focused mainly on the music Debussy (and others) created during the First World War, while also considering his immediate postwar reception as well as more recent audiovisual responses to his work. Performance and ‘practice as research’ will claim a central place at both events, through (e.g.) vocal and chamber music workshops, a piano recital by Philippe Cassard, an orchestral concert by the RNCM Symphony Orchestra, and a culminating chamber concert that will feature Debussy’s late sonatas alongside new compositions written for the three ensembles (out of six) he did not live to complete.

We are delighted to announce as our keynote speakers: Professor Denis Herlin, CNRS, IReMUS (Manchester) and Dr. Marianne Wheeldon, University of Texas, Austin (Glasgow).

We acknowledge the generous support of the Royal Northern College of Music, University of Glasgow and IReMus.

 

Call for Papers

We invite proposals for papers/presentations that exemplify all possible approaches to Debussy and his creative context. These include but are not limited to the following:

Sources, including sketches and editions

Performance-led research, including historic recordings

Theory and analysis

Textual analysis

Critical theory

Cultural and political history

Debussy’s literary and artistic connections

Arrangements and orchestrations of and by Debussy

Late Debussy, late style

Debussy in the historiography of modern music

Music in Wartime Paris

Audio-visual and multi-media responses to Debussy’s music

 


Call for Creative Works ‘in memoriam Claude Debussy’

Our final chamber concert will include original compositions commissioned from composers based at the RNCM and at GU. But we also invite any interested composers to submit short works (up to 5 minutes) based on the instrumentation Debussy envisioned for his fourth and fifth sonatas (i.e. oboe, horn and harpsichord; clarinet, bassoon, trumpet, and piano). A small number of these works may be selected for inclusion in our chamber music workshop and/or public performance. (Please feel free to contact Drew.Hammond@glasgow.ac.uk for further details)

Please send a clear expression of interest, noting your chosen ensemble and your outline concept for this piece, by 1 September 2017; we will require fair copy score and parts no later than 31 January 2018. Submissions will be selected by a panel of composers from the RNCM and University of Glasgow.

*Please note that while there will be one composition/ performance workshop in each city, the concert itself will take place in Glasgow on 23 March.

 

Claude Debussy en 2018 : une célébration du centenaire au Royal

Northern College of Music  de Manchester et à l’Université de Glasgow

 Avec deux manifestations :

Perspectives sur Debussy, 1918-2018

19-21 mars 2018, RNCM, Manchester

Les œuvres du dernier Debussy et le monde musical parisien en temps de guerre

22-23 mars 2018, Université de Glasgow

Comité scientifique : Barbara Kelly (RNCM), David J. Code (University of Glasgow), Richard Langham Smith (RCM), Jonathan Dunsby (University of Rochester), Sylvie Douche (Université de Paris – Sorbonne)  et Helen Abbott (University of Birmingham)

Appel à communications et Appel à composition

Le RNCM et l’Université de Glasgow sont heureux de solliciter l’envoi de propositions de communication pour deux manifestations destinées à marquer le centenaire de la mort de Claude Debussy, le 25 mars 1918. La première d’entre elles, le colloque « Perspectives sur Debussy », se tiendra au RNCM de Manchester (19-21 mars 2018). Il réunira des experts internationaux et de jeunes chercheurs, avec pour but de penser l’état actuel des recherches de toutes natures sur Debussy, incluant : la question des éditions et des esquisses ; les approches critiques et herméneutiques ; l’interprétation textuelle et historico-culturelle ; l’héritage debussyste à travers l’exécution musicale, l’enregistrement, la composition et l’arrangement.

Dans un second temps, notre manifestation de Glasgow, « Les œuvres du dernier Debussy et le monde musical parisien en temps de guerre » (22-23 mars 2018), se concentrera sur la musique de Debussy (et d’autres compositeurs) composée durant la Première Guerre mondiale, tout en s’attachant à sa réception immédiate dans l’après-guerre, jusqu’aux plus récents échos audiovisuels et cinématographiques à son œuvre. L’exécution musicale et la recherche-création (« practice as research ») tiendront une place centrale dans les deux manifestations, notamment à travers des ateliers de musique vocale et de musique de chambre, un récital de piano de Philippe Cassard, un concert du RNCM Symphony Orchestra et, en point d’orgue, un concert de musique de chambre qui permettra d’entendre, aux côtés des sonates tardives de Debussy, des œuvres nouvelles composées pour les trois formations (parmi les six) que sa mort l’a empêché d’utiliser.

Nous sommes heureux d’annoncer que nos Keynote Speakers seront : Denis Herlin (Directeur de recherche au CNRS, IReMus) à Manchester, et Dr. Marianne Wheeldon (University of Texas, Austin) à Glasgow.

Ces deux manifestations bénéficient du soutien matériel et financier du Royal Northern College of Music, de l’Université de Glasgow et de l’IReMus.

Appel à composition d’œuvres « In memoriam Claude Debussy »

Notre concert de musique de chambre final inclura des œuvres originales écrites par des compositeurs du RNCM et de l’Université de Glasgow. Mais nous invitons aussi tout compositeur intéressé à soumettre une œuvre brève (jusqu’à une durée de 5 minutes) fondée sur la nomenclature instrumentale que Debussy envisagea pour ses quatrième et cinquième sonates (hautbois, cor et clavecin, ou clarinette, basson, trompette et piano). Quelques-unes de ces œuvres pourront être sélectionnées et incluses aux programmes de notre atelier de musique de chambre ou d’une exécution en public. N’hésitez pas à contacter Drew.Hammond@glasgow.ac.uk pour de plus amples détails.

Merci de faire part de votre intérêt, tout en précisant la nomenclature instrumentale choisie et la manière dont vous envisagez votre pièce, d’ici le 1erseptembre 2017 ; une partition au propre ainsi que le matériel des parties devront être fournis d’ici le 31 janvier 2018. Les propositions seront sélectionnées par un groupe formé de compositeurs du RNCM et de l’Université de Glasgow.

*Merci de noter que, même si un atelier de composition/exécution aura lieu dans chacune des deux villes, le concert lui-même se tiendra à Glasgow le 23 mars.


Rappel

Colloque international Claude Debussy

Paris, 2 – 5 février 2012
Cité de la musique, CNSMDP, Opéra Comique, Musée d’Orsay

 

Comité scientifique

Esteban Buch (CRAL-EHESS)

Rémy Campos (CNSMDP)

Myriam Chimènes (IRPMF-CNRS)

Denis Herlin (IRPMF-CNRS, Société française de musicologie)

Emmanuel Hondré (Cité de la musique)

Alexandra Laederich (Centre de documentation Claude Debussy)

Catherine Massip (BnF)

Pascal Ory (Université de Paris I)

Talia Pecker-Berio (Université de Sienne)

Christophe Prochasson(CRH-EHESS)

Marie Rolf (Eastman School of Music, Rochester University)

Manuela Schwartz (Hochshule Magdeburg/Stendal)

Coordination scientifique :

Myriam Chimènes : myriam.chimenes@gmail.com

Alexandra Laederich : alexandra.laederich@debussy.fr

 

À l’occasion de la commémoration du 150e anniversaire de la naissance de Claude Debussy, le Centre de documentation Claude Debussy a organisé du 2 au 5 février 2012 un colloque international à la mémoire de son fondateur, François Lesure, en partenariat avec l’Institut de recherche sur le patrimoine musical en France (IRPMF-CNRS/ministère de la Culture/BNF), le Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL-CNRS-EHESS), Eastman School of Music (université de Rochester, États-Unis), le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), la Société française de musicologie, la Cité de la Musique, l’Opéra Comique et le Musée d’Orsay.Les études debussystes ont considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années, essentiellement sous l’impulsion déterminante de François Lesure, à qui l’on doit, outre d’avoir créé le Centre de documentation Claude Debussy et ses Cahiers Debussy, d’avoir été l’initiateur de l’édition critique des œuvres complètes et de l’édition de la correspondance générale de Claude Debussy et l’auteur de travaux pionniers parmi lesquels l’édition du catalogue de l’œuvre et d’une biographie critique de ce compositeur considéré comme précurseur de la musique du XXe siècle.

Regards sur Debussy

programme-colloque PARIS 2012

Sous la direction de
Myriam Chimènes et Alexandra Laederich
Préface de Pierre Boulez

Figure majeure dans l’histoire de la musique française au tournant des XIXe et XXe siècles, Claude Debussy (1862-1918), compositeur reconnu de son vivant et jouissant d’une notoriété internationale, a été considéré après la Seconde Guerre mondiale comme un initiateur de l’avant-garde. « Je travaille à des choses qui ne seront comprises que par les petits-enfants du XXe siècle » écrivait-il en 1895 : la prophétie de ce musicien novateur se trouve ainsi réalisée.

En 2012, pour le 150e anniversaire de sa naissance, un colloque international a rassemblé une quarantaine de spécialistes. Du chercheur reconnu au doctorant, les contributeurs au présent ouvrage approfondissent la réflexion sur des sujets variés et, forts de problématiques inédites, apportent des éclairages neufs sur le créateur et sur son œuvre, la pluridisciplinarité procurant un enrichissement considérable. De l’étude de la figure du personnage, dans ses dimensions politique, sociale et littéraire, à celle de la réception, de la postérité et de l’influence de sa musique, en passant par l’examen de ses procédés de composition, l’analyse spécifique de certaines de ses œuvres et l’écoute de ses propres enregistrements, il résulte un corpus de textes constituant un éventail significatif de l’état actuel de la recherche debussyste et ouvrant de nouvelles perspectives.

Éditions Fayard
En librairie le 15 mai 2013

 

 

 

 

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